Mon fils
Gérard Ruiz.Chilly 1991

 
Mon fils, mon enfant,
Je t'écris cette lettre,
Que tu liras peut-être,
Avant que d'être grand.

Ô Toi mon avenir,
Le ferment de ma vie,
Si un jour tu l'oublies,
J'aurais mal à mourir.

Mais demain s'offre à toi,
Avec l'impudeur,
De ces filles en fleurs,
Rayonnantes de joie.

Tu découvriras tout,
Le meilleur et le pire,
Il te faudra choisir,
Etre sage ou bien fou.

 Surtout aime les gens,
Ils te rendront toujours,
Tous les gestes d'amour,
Qui te feront plus grand.

Devant l'indifférence,
Sois le chevalier blanc,
Qui taille et qui pourfend,
Garde ton innocence.

Je sais que tu ressembles,
A l'homme qui t'a fait,
Je ne suis pas parfait,
Ne suis pas mon exemple.

Tout n'est pas blanc ou noir,
Garde-toi de ceux qui,
Les choses simplifient,
Par manque de savoir.

 Si tu doutes un matin,
Regarde devant toi,
la trace de mes pas,
Conduira ton chemin.

Cultive l'amitié,
Comme une plante rare,
Tu boiras son nectar,
Pour te désaltérer.

Que le bonheur t'advienne,
Une femme à ton bras,
Accompagnant tes pas
et soulageant ta peine.

Que la guerre t'évite,
Et le mal tout autant,
Je t'aime mon enfant,
Ne grandis pas trop vite.

 Mon fils, mon enfant,
Je t'écris cette lettre,
Que tu liras peut-être,

Avant que d'être grand.

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