Le rocher
(G. Ruiz St Marcel 1969)

 

Dans l’ultime lueur du jour
L’espoir se meurt comme l’amour
Plus rien au cœur plus rien à l’âme
Le torrent de flammes se calme
Evasant en un lac gris
Ses eaux dures aux plaines d’oubli
Où sont les promesses de l’aurore ?
Les lignes douces de son corps ?
Englouties aux abysses noires
Reflets pâles au creux du miroir
Où l’astre décline ses couleurs
En un dernier appel  une ultime lueur.
Ma joue contre ton front
Rugueux et froid se réconforte
De ta matière sereine
Pleine et sans faille.
Le vent a poli ton âme
Et tu restes paisible
Fixé pour l’éternité.
Dans ton cœur immobile
J’entends l’écho lointain
D’une existence enfuie.

***