La Toussaint
Un renouveau de
vie, de vieux qui s'y affairent,
Auprès de tombes
usées, dépolies par les cieux,
Formant entre les
pierres un ballet silencieux.
Dans leur cœur
engourdi , une flamme s'éveille,
En donnant à
celui qui s'en alla la veille,
Cette ultime
tendresse des gestes ménagers.
Comme une chaude sève ranimant leur vieux corps.
- Novembre,
souviens-toi, nous préparions l'hiver,
Toi , tu fendais
le bois en sifflotant un air.
L'automne sentait
bon l'humus et le foin mûr,
Nous vivions au
jardin. - C'était hier bien sûr !
De feuilles qu'on
enlève, de pierres que l'on jette,
De marbres que
l'on lave avec un petit seau,
De plantes qu'on dépose ou que l'on met en pot.
L'ombre des croix
s'incline pour les remercier,
Du modeste cadeau
qui décore leur pied.
Les vieux prient
maintenant, puis rentrent lentement
Au gîte où
désormais , personne ne les attend.
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