Il y’a si longtemps
G. Ruiz.Marseille 1973

 Il y a si longtemps que je l’aime
Qu’il ne faut pas s’étonner,
Si j’ai l’air un peu paumé,
Sans elle.

 Elle est partie comme un oiseau,
S’envole vers les pays chauds,
Je reste comme une île,
Solitaire et hostile.

 Dans les vieux manoirs du printemps,
Tourne les souvenirs d’antan,
Fantômes étranges,
Ô, visages d’anges.

 Les citadelles de l’été,
Exhalent un parfum oublié,
Ô, ma fleur fanée,
Elle s’en est allée.

 Dans les châteaux - forts de l’automne,
Personne n’aime plus personne,
Il pleut sur mon cœur,
Ô, mon âme sœur.

 Dans les palais  blancs de l’hiver,
Le froid tisse un tapis de verre,
Il gèle à cœur fendre,
J’ai perdu ma tendre.

***