Âme perdue

(G. Ruiz 1969)

 Âme perdue,
Musique d'ondes,
D'un corps qui s'est tu,
Essence moribonde.

 Le vol du vautour,
Aux brumes du matin,
A soulevé le jour,
Comme pâte un levain.

 Je recherche mon corps,
Dans l'écume des brises,
Je veux l'entendre encore,
Qui tombe et puis se brise.

 Où là, abandonné,
Au pied de la falaise,
La mer l'a dévoré,
de morsures mauvaises.

 Et les débris d'écume,
Rongent ses lèvres bleues,
Où reste l'amertume,
Comme un dernier aveu.

 Je deviendrai reflet
Sur les eaux de la terre,
Et je me confondrai
Aux volutes de mer.

Ame perdue
Musique d'onde,
D’un corps qui, déchue,
Sans cesse vagabonde.

 Et l’oiseau serpentant
Aux chaudes ascendances,
Se noie dans les versants

En monotones errances