Nevermore

Gérard Ruiz. Marseille 1973.

 
Allez, adieu les amours mortes,
Et que le diable les emporte !
Depuis longtemps je les supporte,
Il est temps que j'ouvre ma porte.

 Pour vous les poisons de mon âme,
Vous les "ad vitam aeternam",
J'ai versé, versé tant de larmes,
Qu'elles ont éteint vos derniers charmes.

 Adieu la chambre solitaire,
Adieu les nostalgies d'hier.
Adieu toi le cœur de septembre,
Je n'ai plus de comptes à te rendre.

 Allez, adieu les amours mortes,
Et que le diable les emporte !
Depuis longtemps je les supporte,
Il est temps que j'ouvre ma porte.

 Salut les amours nouvelles,
Tant pis si vous avez des ailes.
Si vous êtes plume d'hirondelle,
Et voyagez de ciel en ciel.

 Salut les routes et les chemins,
Tous les soleils de demain.
Salut mes nouvelles conquêtes,
Adieu les amours désuètes.

 Je n'ai plus goût au "nevermore",
Et j'ai de quoi aimer encore.
De quoi aller de port en port,
De crépuscules en aurores.

 Septembre n'est qu'un souvenir,
Les feuilles ont fini de mourir,
Mon cœur a cessé de gémir,
Et joli mai va refleurir.

 Allez, adieu les amours mortes,
Et que le diable les emporte !
Je sais qu'il y a derrière ma porte,
Des histoires d'une autre sorte.

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